20 oct. 2017

Nouvelle inédite pour Halloween



Le parc de toutes les peurs

 

Vous qui êtes en mal de sensations fortes et de frissons. Oui, vous ! Approchez, approchez, mes jeunes amis. Ne soyez donc pas timides. Voulez-vous que je vous parle des prodigieuses attractions de Chocottes-Land ? Vous « mourrez » d’envie de savoir ce qui se cache derrière ce nom qui promet des peurs bleues en pagaille, je me trompe ? Mais avant d’aller plus loin, ne négligeons pas la bienséance et faisons les présentations qui s’imposent : se tient devant vous Elias Bladie, le propriétaire du parc. C’est moi qui vais avoir l’honneur d’être votre humble et dévoué guide pour ce soir.
Faites-moi confiance, Chocottes-Land est un lieu unique au monde. En le parcourant, vous découvrirez ce qu’est la trouille, la vraie. Celle qui vous tort les entrailles, qui déforme les visages et fait blêmir même les aventuriers les plus endurcis. Cris et cheveux blanc garantis ! Mais plutôt que de vous étourdir de paroles, le mieux est encore que vous contempliez de vos propres yeux les « horreurs » tapis dans chaque recoin de mon parc. Il ne s’agit bien sûr que d’un modeste aperçu, mais j’ai bon espoir que les moins émotifs voudront ensuite y revenir pour un séjour… plus long et intense.
Chers visiteurs, je vous prie de monter dans le petit train rouillé – mais toujours vaillant – et de ne surtout en descendre sous aucun prétexte. Question de sécurité, voyez-vous. Et à présent que cette indispensable recommandation est dite, la visite guidée peut commencer.
Les citrouilles aux racines gesticulantes qui ornent les jardins défraichis à l’entrée de Chocottes-Land vous accueillent en chantant une symphonie de hurlements à glacer les sangs. Admirez leurs grimaces terrifiantes ! Idéal pour vous immerger en douceur dans un monde cauchemardesque, n’est-ce pas ? Oh, mais je constate que vous êtes fascinés par l’immense épouvantail qui trône sur la place centrale, au milieu des bâtiments en ruines. Son rictus aussi cruel que démesuré donne une idée assez précise des histoires affreuses qu’il chuchote aux oreilles des imprudents s’approchant trop près de lui. Prenez garde à ce que ses bras écartés ne se referment pas sur vous…
Comme vous pouvez le voir, Chocottes-Land est entourée de hautes murailles en pierres couronnées par des barbelés. Cette protection est nécessaire afin d’éviter que certains occupants du parc ne s’échappent pour semer la terreur dans les villes et campagnes alentours. Cela ferait désordre. J’entends que certains d’entre vous murmurent à leurs voisins que le décor est sinistre à souhait, merci pour ce magnifique compliment ! Les maisons à l’état de taudis sont authentiques, tout comme les gigantesques toiles d’araignées et les colonies de rats qui vous épient d’un air affamé avec leurs prunelles écarlates. Les volets grinçants qui claquent au vent contribuent à l’ambiance lugubre des lieux, et il ne s’agit que d’une mise en bouche ! Comme le soleil ne brille jamais sur cette zone aride, les lanternes à huile brûlent en permanence. Cependant, même avec cet éclairage aux flammes vacillantes, il serait facile de se perdre dans le brouillard qui rampe à travers les rues du village et les allées du parc.
Nous allons à présent traverser le cimetière de Chocottes-Land. Profitez donc du paysage inoubliable offert par les tombes et caveaux qui s’étendent à perte de vue ! Certaines sépultures sont si anciennes qu’elles se perdent dans la nuit des âges. Oh, je tiens à vous rappeler que cela serait une mauvaise idée de quitter le train pour lire les noms et dates inscrits sur les stèles. Les nombreux feux follets qui parsèment notre itinéraire ne vous causeraient aucun mal, en tout cas je ne crois pas, mais les zombis errant dans cette zone funèbre se feraient une joie de vous dévorer le cerveau. Leur servir de festin n’a rien d’une partie de plaisir, croyez-moi sur parole. En plus, ces morts-vivants décharnés mangent aussi salement qu’ils manquent de conversation… Pas vraiment le genre de fréquentation que je vous souhaite.
Et maintenant, ouvrez grandes vos mirettes : nous approchons de l’enclos aux loups garous ! Je vous recommande la plus grande vigilance. Les grillages sont électrifiés afin que nos amis lycanthropes n’attaquent pas le public qui les observe. Cela n’empêche pas ces prédateurs aux crocs aussi longs et tranchants que des poignards d’instiller une terreur viscérale chez les visiteurs… À juste titre. De quoi s’alimentent de pareilles bêtes tout en poils et en muscles ? Essentiellement de gibiers tels que des cerfs ou des moutons. Cependant, les loups garous rêvent de croquer un être humain, il s’agit là de leur nourriture favorite. C’est la raison pour laquelle il est formellement interdit de passer une main à travers les grilles. Les inconscients qui veulent jouer aux plus malins en passant outre cette consigne le regrettent amèrement. Encore une chance qu’on puisse très bien vivre avec une seule main ! Si la victime coure le risque de se transformer à son tour lors de la prochaine pleine lune, demandez-vous ? Mmm… Mieux vaut éviter les sujets épineux.
Après les loups garous et leurs instincts sauvages, il est désormais temps de s’intéresser à la piscine aux horreurs indicibles. Bon, j’admets que décrire les « occupants » de l’immense bassin est compliqué puisque ceux-ci revêtent chacun des formes qui peuvent rendre fou les esprits vulnérables. Lorsqu’un sorcier fait un sacrifice et prononce la formule adéquate en psalmodiant l’extrait d’un grimoire maudit, le tout dans un langage imprononçable, d’effroyables tentacules jaillissent des profondeurs noirâtres de la piscine avec l’intention d’attraper les visiteurs qui assistent au spectacle. Heureusement qu’une paroi en plexiglas les protège des appendices visqueux. Par contre, le public n’est pas épargné par l’odeur pestilentielle qui pollue l’air. On peut d’ailleurs en sentir les effluves immondes jusqu’ici malgré la distance. Les conséquences vraiment regrettables de cette attraction qui joue avec la réalité et les terreurs les mieux enfouies ? Eh bien… C’est un peu embarrassant à reconnaître, mais la simple vision des créatures innommables qui dorment et rêvent dans leur obscur environnement aquatique suffit à rendre fou certains infortunés qui, selon leurs délires, affirment entendre des voix dans leurs têtes. Troublante et écœurante attraction, je ne vous le fais pas dire !
Rassurez-vous, car l’odeur nauséabonde ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Préparez-vous, moussaillons : nous allons prendre le grand large ! Je vous présente « Le galion sanglant », l’intrépide bateau fantôme du parc avec ses voiles déchirées et son étendard arborant un crâne ricanant. L’équipage du navire sordide, mais à la redoutable batterie de canons, est composé de pirates sans foi ni loi réduits à l’état squelettique au fil des siècles. Néanmoins, si nos flibustiers des mers n’ont même plus la peau sur les os, ils n’en restent pas moins cruels et avides de rapines. Rien ne divertie plus ces monstrueux brigands que de jeter en pâture aux requins quelques visiteurs imprudents. Tenez-le vous pour dit ! Le plus maléfique parmi cette bande de crapules des océans est sans conteste leur tristement célèbre capitaine surnommé « Un œil ». Malheur à vous si vous contemplez de trop près la dentition en or de ce borgne sadique : sa passion consiste à faire souffrir d’infortunés captifs.
C’est fou comme le temps file à toute vitesse. J’aurais encore tellement à vous dire sur le labyrinthe peuplé de tueurs psychopathes, les séances photos aux côtés de vampires qui profitent de prendre la pose pour vous mordre, le répugnant banquet des sorcières qui vous retournera l’estomac… Sans oublier la grande parade des clowns experts dans l’art des facéties meurtrières. À moins que vous ne soyez tentés de faire un tour sur les manèges vivants ou dans le Grand 8 truffé de pièges mortels ? Pour l’hébergement sur place, tout le confort nécessaire est prévu avec notre immense hôtel hanté, à l’atmosphère aussi pittoresque que perturbante. Ses murs qui saignent, ses spectres inquiétants et ses portes qui n’en font qu’à leur tête rendront vos nuits aussi cauchemardesques qu’inoubliables.
Je constate que certains d’entre vous sont devenus livides, chers visiteurs. Et ceux qui se forcent à sourire afin de ne pas trahir leurs émotions ne semblent pas non plus au mieux de leur forme. Fort bien ! Il est important de terminer cet avant-goût terrifiant de Chocottes-Land avec une précision importante : le prix d’un séjour dans le parc est modique. En fait, il ne vous sera demandé qu’une somme dérisoire pour avoir la joie de profiter de toutes nos attractions. Pourquoi un tel rabais, voulez-vous savoir ? Oh, la réponse est des plus simples…
Les employés et attractions maudites de Chocottes-Land se nourrissent de vos peurs, quand il ne s’agit pas de vos chairs. Moi, Elias Bladie, votre humble hôte, je fais de même. J’avoue être un gourmet qui a une prédilection pour les émotions humaines qui fraient avec la panique et l’horreur.
Un met raffiné qui est fort prisé dans l’enfer d’où je viens. Eh bien quoi ? Évidemment que je ne suis pas un hurluberlu déguisé pour vous immerger dans l’ambiance du parc, mes jeunes amis… Car, voyez-vous, les cornes qui ornent mon front sont tout ce qu’il a de plus authentique, tout comme les flammes qui dansent dans mes orbites.
Pas de place pour les effets spéciaux ou les leurres à Chocottes-Land. Toutes les abominations que vous venez d’apercevoir sont certifiées « surnaturelles » et n’attendent plus que votre visite.  Car n’oubliez pas : mes compagnons et moi sommes affamés de vos peurs !

***

Jérémy se réveille en sursaut dans son lit. Ses yeux s’écarquillent brusquement tandis que des gouttes de sueur perlent sur son front. La clarté du matin filtre à travers les persiennes de sa fenêtre ; une lumière bienvenue pour calmer les battements frénétiques de son cœur. Le cadre familier de sa chambre parvient progressivement à le rassurer, à apaiser ses nerfs à vif. C’est la première fois que le collégien fait un cauchemar aussi réel. Tout ce qu’il a vu et senti dans son ignoble songe semblait si tangible… Jamais ses sens ne l’avaient trompé à ce point. Il avait vraiment l’impression d’être l’un des passagers du train rouillé qui suivait le démon se faisant appeler Elias Bladie.
Cependant, Jérémy est quelqu’un qui a les pieds sur terre. Au fur et à mesure que les vestiges du cauchemar se dissipent, le garçon se morigène d’être aussi émotif. Il ne s’agit que d’un rêve, aussi terrifiant soit-il. Pas de quoi en faire tout un plat.
Voilà ce qui arrive quand on est fan de films d’horreur et qu’on en regarde plusieurs par semaine, aussi bien à la télé qu’au cinéma.
Jérémy sourit à présent. Son anniversaire tombe le trente-et-un octobre et aujourd’hui, il va souffler sa quatorzième bougie ! Il se demande si ses parents et ses amis penseront à lui célébrer sa fête. Avec Halloween, les gens ont parfois tendance à la zapper. L’adolescent espère très fort que ça ne sera pas le cas cette année. Il est sur le point de se lever lorsque quelqu’un toque doucement à la porte de sa chambre.
— Je peux entrer ? demande la voix de sa mère.
Celle-ci n’attend pas l’autorisation de son fils et entre. Elle s’assoie sur le lit de Jérémy en affichant une expression ravie.
— Mon chéri, cette journée va être chargée : te voilà prévenu ! annonce-t-elle.
— Ah ouais ? demande Jérémy en passant une main dans ses cheveux broussailleux. Pourquoi ça ?
— Parce que j’ai une surprise pour toi !
Sa mère tend le bras et exhibe sous le nez de son fils une pochette cartonnée, le genre qui contient habituellement des places de spectacles.
— Qu’est-ce que c’est ? cherche à savoir Jérémy tout en attrapant l’enveloppe mystère.
À cette question, le sourire de sa mère s’élargie. Toute heureuse, elle annonce :
— Ton père et moi avons pensé qu’une sortie en famille serait formidable pour fêter ton anniversaire. Alors, nous allons tous partir pour deux jours dans le nouveau parc d’attraction qui vient d’ouvrir ses portes. Même ta sœur nous accompagne.
Jérémy est envahi par une soudaine poussée d’angoisse en entendant cela. À la seule évocation d’un parc d’attraction, les réminiscences de son cauchemar se rappellent tout à coup à lui, plus sournoises que jamais. En tremblant, sans oser poser directement à sa mère la question qui lui brûle les lèvres, le garçon ouvre lentement la pochette contenant les précieux sésames de l’endroit où ses parents ont choisi de l’amener pour son anniversaire.
Quatre tickets pour Chocottes-Land  apparaissent alors sous ses yeux épouvantés.

Fin





13 oct. 2017

Festival de l'imaginaire Les Halliennales, 6eme édition


Cette année pour la sixième fois, j'ai eu le plaisir de participer au festival de l'imaginaire Les Halliennales. L'événement s'est tenu le samedi 7 octobre à Hallennes-Lez-Haubourdin durant toute la journée, le moins que l'on puisse dire est que son ambiance a été un modèle de convivialité.

En plus des animations, des stands artisanaux et des débats liés à la thématique du salon, les visiteurs ont pu rencontrer un joli panel d'auteurs en dédicace dont je faisais parti. Mon nouvel ouvrage Je n'aimerai plus était d'ailleurs disponible en avant-première à cette occasion. J'ai pu signer tous mes romans en discutant avec des passionnés de lecture, autant de moments qui m'ont fait chaud au cœur.

Je passe beaucoup de temps dans le calme de mon bureau pour travailler sur mes textes, mais ce genre de rendez-vous où l'on échange avec les lecteurs et les collègues auteurs permet de revenir avec plein de chouettes souvenirs qui m'accompagnent ensuite pendant longtemps. Des retrouvailles et des rencontres fort stimulantes, donc.

Les organisateurs des Halliennales ont effectué un travail formidable, le succès sans cesse croissant du festival en est la meilleure preuve. Et il ne faut surtout pas oublier les bénévoles qui se sont donné à fond pour que la journée s'inscrive positivement dans les mémoires.

Voici quelques photos pour donner un aperçu de cet événement fantastique en tout point :

La très chouette affiche du salon réalisée par Aurélien Police.

Ma romance Je n'aimerai plus avec ses goodies.

Votre serviteur surpris en pleine dédicace.

Une journée des plus stimulantes.











1 oct. 2017

Dédicace et rencontres au Cultura


Le samedi 30 septembre a été une journée formidable. J'ai eu le plaisir de dédicacer mes ouvrages au Cultura de Bourg-en-Bresse. L'équipe du magasin a été formidable et souriante, tout était organisé avec grand soin. De plus, pour l'occasion, mon nouveau roman "Je n'aimerai plus" était disponible en avant-première puisqu'il ne sortira officiellement en librairie et sur les sites de ventes que le 09 octobre. 
Ce rendez-vous Cultura m'a permis de rencontrer des passionnés de lecture, familiers ou non avec mes travaux d'auteur, auprès desquels j'ai pu discuter sur une foule de sujets liés à la lecture, à l'écriture...
Je retrouve maintenant mon traitement de texte et mes projets sur le feu, en attendant de partir la semaine prochaine pour un événement auquel je suis attaché et dont je vous reparlerai bientôt ici : le festival de l'imaginaire Les Halliennales