26 nov. 2011

Le sacrifice des damnés ( 2eme extrait )

2eme extrait du roman Le sacrifice des damnés ( Le cycle des âmes déchues, tome 2 ) disponible aux éditions du petit caveau :

... Plus que jamais, assis dans la nuit muette, Léonore et Norman reflétaient l'image d'un couple magnifique. Deux âmes liées par un amour fusionnel. La blondeur de la jeune demoiselle prenait tout son éclat à côté de la crinière charbonneuse de son fiancé au visage angélique.   

Malgré son immobilité presque parfaite et l'ivoire pétrifié de sa peau, les émotions ne manquaient pas d'assaillir le vampire. Il avait vécu tant de drames et de traumatismes durant ces derniers jours. Le sang dans ses veines s'était vu souillé par un mal séculaire. Lui, un mort-vivant : impensable, et pourtant ! L'homme qu'il fut autrefois n'était plus. Une part de sa conscience subsistait encore dans ce corps aux atours trompeurs. Mais son cœur avait bel et bien cessé de battre dans sa poitrine. Ses poumons n'inspiraient plus d'air et ses yeux… ses yeux discernaient dans l'insondable rideau nocturne une multitude de nuances colorées. Ses cinq sens aiguisés lui faisaient redécouvrir le monde sous un jour nouveau. La seule chose qui n'avait pas changé, c'était Léonore. La jeune femme dans sa robe grenat resplendissait. Même élégance, même beauté distinguée. La même grâce qui l'avait stupéfié lorsque son regard s'était posé sur elle pour la première fois en début d'année. Et à son doigt, brillait toujours la bague qu'il lui avait offerte.

Récemment, il était encore un chasseur de vampires vertueux sur le point de connaître un bonheur lui ayant longtemps échappé. Tout avait basculé si vite... Il se voyait relégué à présent au rang des nosferatus qu'il traquait autrefois. Le pire tenait en une vérité essentielle : il osait toujours chérir Léonore ! Son amour pour la fille d'Edmond de Lacarme était intact. Ce sentiment était mal, il le savait. La voix de sa fiancée, la chaleur de sa peau, le ciel de ses prunelles, son parfum… Tout en elle l'excitait, le subjuguait. Même la peur que la demoiselle nourrissait envers lui depuis sa transformation l'attirait. Il était curieux pour Norman de ressentir un désir aussi vif et primaire à chaque fois que Léonore se méfiait de lui ou éprouvait de la crainte. Un détestable comportement de prédateur, rien de plus. Le vampire avait conscience de cela. Car si constater l'inquiétude nouvelle de Léonore le troublait, elle lui déchirait par la même occasion ce cœur inerte qui ne lui servait plus à rien.

Ignorant sa faiblesse et ses difficultés pour se lever, la jeune femme quitta le banc dans un élégant froufrou de jupons. Enceinte, le sourire éreinté, sa beauté n'en restait pas moins radieuse. Ses boucles blondes virevoltant sur sa nuque comme autant de vagues dorées, Léonore s'approcha doucement du grand cèdre au tronc noueux. Avec respect, la demoiselle caressa dans un geste affectueux son écorce, puis y posa ses paumes et sa joue. À la voir ainsi attentive, on eut dit qu'elle cherchait à percevoir le rythme cardiaque de l'arbre offert sous ses doigts.   

Dans la nuit d'automne, encerclée par les ténèbres, la fille du clan Lacarme prenait plaisir à communier une dernière fois avec la nature. Comme si ce geste simple et spirituel, si loin du cadre familier du prieuré de son enfance, pouvait conjurer la tragédie imminente.
Norman, toujours assis, toujours impénétrable, n'avait d'yeux que pour sa fiancée. Pour cette fille sensible et généreuse qui avait su si bien envoûter son âme.

Après plus d'une minute consacrée à s'imprégner du parfum des feuillages charrié par la brise, de l'odeur du bois et de la sève, la jeune femme enceinte effleura du bout des doigts la surface du grand cèdre. Un adieu tacite. Elle se dirigea ensuite lentement, tel un fantôme lunaire aux formes épanouies, jusqu'à une bordure où gueules de loup et pensées se côtoyaient dans une harmonie de pétales colorés. Léonore avait toujours éprouvé une véritable passion pour les fleurs. Les allées florales réaménagées au cœur des jardins du prieuré de Sainte-Rosière étaient son désir. C'est elle qui avait insisté pour que la roseraie et les bordures tombées en désuétude depuis des années soient remises en état. 

Avec difficulté, en prenant appui sur la devanture de la maison de Sélène, la jeune fiancée se baissa pour ramasser quelques tiges de gueules de loup offertes à sa convoitise. Une telle simplicité dans sa beauté… Norman était resté jusqu'alors happé par la vision de Léonore. Sa maladresse pour se composer un bouquet le décida à se lever dans un mouvement si rapide qu'un œil humain n'aurait pu saisir chacun de ses gestes. 

Une seconde auparavant, le vampire observait sa compagne assise et l'instant suivant, il se tenait tout proche d'elle. Léonore réalisa sa présence par-dessus son épaule lorsqu'elle sentit un frisson nocturne ramper sur sa nuque. Dans les pensées qui affluaient en elle pourtant, pas de crainte ni de méfiance. Seulement le réconfort d'avoir auprès d'elle l'être qu'elle aimait.

— Tu es là, murmura simplement Léonore.

D'un mouvement fluide, sans prononcer un mot futile, les doigts fuselés du vampire cueillirent une poignée de fleurs aux nuances subtiles et à la délicate fragrance. Puis, avec solennité, il offrit son butin floral à Léonore, souriante et émue. Deux êtres hors du temps pouvant se passer de paroles.

C'était l'une de ces accalmies précédant la fureur d'une tempête. Au fur et à mesure que la nuit avançait, un léger tapis de brume prenait forme aux pieds des amoureux. La flamme de la lanterne suspendue sous le porche de la demeure partageait l'éclairage feutré avec une lune opalescente et son cortège d'étoiles scintillantes.

Un cadre propice pour qu'un homme et une femme condamnés vivent leur dernière idylle.

Ni l'un ni l'autre n'osait troubler cette paix insouciante par des aveux superflus. Les ténèbres de la nuit accordaient à Norman un répit dans son tourment vampirique. L'espace d'un regard protecteur, il redevint le tendre amant qui avait vaincu la solitude de Léonore.

Comme s'il manipulait une poupée de cristal fragile, les bras glacials de Norman enveloppèrent la demoiselle pour l'attirer contre lui. Sa protégée en profita pour déposer un baiser chaste sur les lèvres froides si proches de son cou. Dans l'imprudence du moment, elle oubliait la tentation que pouvait engendrer chez un vampire ce geste pourtant si prude et spontané. En lutte contre l'appel de la soif de sang émergeant en lui plus virulent que jamais, Norman, s'immobilisa. Il tenait Léonore avec le plus de douceur possible. Il feignait d'ignorer le tranchant des crocs dans sa bouche, essayait de renier l'attraction du parfum de sa dulcinée sur ses sens affinés à l'extrême.
Il aurait pu se nourrir d'elle, là, sur-le-champ, sans qu'elle puisse lui opposer aucune résistance. Néanmoins, il n'imaginait même pas accomplir pareille horreur.

— Je t'aime, souffla la jeune femme dans une confidence langoureuse, complice.

Alors, cette simple déclaration innocente suffit à faire reprendre au vampire ses esprits et à chasser le prédateur qui rôdait en lui...

.. A suivre dans le 2eme tome du cycle des âmes déchues : Le sacrifice des damnés


21 nov. 2011

Concours Le Sacrifice des damnés

Le forum Bit-lit.com et les éditions du petit caveau organisent du 21 au 27 novembre 2011 un concours avec deux exemplaires du roman Le Sacrifice des damnés à gagner. Les ouvrages seront dédicacés !


Pour ceux qui se posent la question, les tomes 1 et 2 de la série sont écrits de sorte à proposer une lecture relativement indépendante d'une histoire à l'autre. Il est donc possible de commencer par Le Sacrifice des damnés et comprendre l'intrigue ainsi que l'univers du Cycle des âmes déchues.

18 nov. 2011

Ou trouver les deux premiers tomes du Cycle des âmes déchues

Le Mal en la demeure et Le sacrifice des damnés sont tous deux disponibles sur la boutique en ligne des éditions du petit caveau :

http://editionsdupetitcaveau.com/boutique/product.php?id_product=24

Ils est possible également de se procurer les romans chez les libraires partenaires de l'éditeur, comme L'Antre-Monde ou La Porte des Mondes :

Librairie L'Antre-Monde

Libraire La porte des Mondes

Le Cycles des âmes déchues est également disponible via Amazon, ainsi que sur la fnac et chapitre.com :

Amazon

Fnac

Chapitre.com

Séance de dédicaces à la librairie L'Antre-Monde

La librairie L'Antre-Monde vient de recevoir un réapprovisionnement de la novella Le Mal en la demeure ainsi que mon nouveau roman Le Sacrifice des damnés, paru aux éditions du petit caveau.

Il est donc possible de se procurer les ouvrages en magasin ou via la boutique en ligne de L'Antre-Monde. Si vous désirez un exemplaire dédicacé mais que vous habitez loin de la capitale, il est possible de passer commande auprès de taly :


Et le 10 décembre, de 15h00 à 19h30, je serai présent à la librairie L'Antre-Monde à l'occasion d'une séance de dédicaces, pour le Cycle des âmes déchues et les recueils auxquels je figure au sommaire.

14 nov. 2011

Photo de famille

Le sacrifice des damnés, 2e tome du Cycle des âmes déchues, sort dans quelques jours.
Pour un auteur, il y a un plaisir sincère de voir se tenir côte à côte les deux premiers tomes d'une série en cours :)
Ecrire une trilogie a été un exercice particulier, car il demande une certaine rigueur. Surtout lorsqu'on est un auteur avec peu d'expérience qui cherche parfois encore ses marques. Il s'agit là d'une véritable aventure sur le plan créatif, car faire évoluer un univers, un concept et ses personnages se veut toujours enrichissant.


Autre sentiment propre à - je pense - nombre d'auteurs : reste maintenant à savoir quel accueil feront les lecteurs à ce nouveau roman. Chaque parution s'accompagne d'une satisfaction égale à une inévitable angoisse. Et objectivement, je ne pense pas que le temps parvienne à "soigner" cet état de fait. Mais quelque part, le doute est un bon stimulant...

Le Cycle des âmes déchues est disponible sur amazon ainsi que sur la boutique en ligne des éditions du petit caveau :  http://editionsdupetitcaveau.com/boutique/